Voici des informations que j`ai receuilli sur le net, une fiche technique viendra sous peu!
Les Cichlidaes:
La famille des Cichlidaes est une des plus grandes familles parmi les poissons tropicaux. Plusieurs de ses membres
sont bien connus des aquariophiles. Si vous étiez mis en présence de tous les différents membres de cette famille en
même temps, vous seriez probablement ébahi par leur nombre, jusqu’à ce que vous appreniez qu’ils ont à peu près tous
les mêmes habitudes de reproduction.
En consolidant l’information sous forme générale pour toute la famille, votre étude de cette famille sera considérablement
simplifiée. Il y a quelques différences selon les espèces, toutefois nous les aborderons lorsque nous discuterons de ces
espèces particulières. Dans cette famille nous retrouvons également des espèces ayant un mode de reproduction par
incubation buccale. Nous parlerons plus particulièrement de ce mode de reproduction des plus fascinant.
Le mâle ainsi que la femelle Cichlidae se partagent les responsabilités et prennent des soins jaloux de leur progéniture.
Ils travaillent sans arrêt avant, ainsi qu’après la ponte. En premier, ils préparent un endroit pour déposer leurs oeufs.
Ils en prennent grand soin et les protègent avant et après l’éclosion. Ensuite ils prennent soin de leur progéniture.
Quelques espèces affichent des façons extraordinaires pour accomplir cette tâche.
Le choix des partenaires se fait par sélection naturelle. Dans plusieurs cas, il est difficile de faire la différence
entre les sexes. Contrairement aux autres espèces que nous avons abordées, dans les leçons précédentes, les mâles
Cichlidaes sont souvent plus gros que les femelles. Leurs nageoires anales et dorsales sont plus effilées et leur
coloration est plus prononcée. Lorsque plusieurs spécimens de la même espèce sont placés ensemble dans un grand bac,
ils choisiront, eux-mêmes, leur partenaire.
Lorsque l’éleveur désire sélectionner, lui-même, les géniteurs, il devrait placer le “couple” sélectionné dans un bac
ayant une partition transparente pour séparer les sexes. Toute paire de Cichlids qui se trouve à leur goût le
démontrera et celui qui est prêt pour la reproduction, que ce soit le mâle ou la femelle, fera les premières avances.
On ne peut pas se tromper sur ces avances, parce que la coloration changera chez les deux sexes. Les nageoires seront
déployées et le partenaire le plus excité manifestera une attitude très agitée. Lorsque l’autre partenaire est
suffisamment impressionné par la parade de son ou de sa future partenaire, il ou elle répondra à ses avances de la même
façon.
À ce moment, la partition transparente peut être retirée. Une des particularités des Cichlids, lors de leur parade
nuptiale, est la prise buccale. Les deux poissons se tiennent mutuellement par la gueule et se poussent l’un l’autre.
La prise buccale est également utilisée lors de disputes territoriales avec d’autres Cichlids, qu’ils soient, ou non, de
la même espèce. C’est leur façon de lutter et de déterminer lequel des deux poissons est le plus fort.
Lors de l’étape de la prise buccale chez les partenaires, si le mâle est trop vigoureux, la femelle lâchera prise et ira
se cacher. L’éleveur devra être prêt à réinsérer la partition pour protéger la femelle. Il y a fort à parier que si la
femelle abandonne la parade nuptiale et va se cacher que le “couple” ne pourra pas s’entendre. Un autre essai avec une
femelle différente pourra être satisfaisant. Si vous avez d’autres spécimens disponibles, il serait préférable de trouver,
à chacun des poissons, un ou une partenaire.
Ceci dit, ce que je préfère et qui fonctionne toujours est de faire l’acquisition d’au moins 6 spécimens de la même espèce
et de les placer dans un bac spacieux muni de plusieurs abris et cachettes où les poissons pourront établir des
territoires. Dans un tel arrangement, les poissons se sélectionneront mutuellement. L’union qui en résultera sera
beaucoup plus durable.
Un facteur important à considérer lorsque vous faites la reproduction de ces poissons, comme pour tous les autres
poissons, est le “timing”. À moins que les deux partenaires soient prêts, à pondre, il y aura un manque d’intérêt de la
part du partenaire qui n’est pas prêt. Le partenaire qui est prêt sera alors ennuyé par ce délai et s’il appartient à
une des races batailleuses, ceci peut s’avérer catastrophique pour la femelle.
Exception faite des Cichlidaes nains, il s’agit de poissons d’assez grande taille, dotés d’un solide appétit, d’une santé
robuste et ... d’une déplorable réputation. Ils sont accusés de déplacer les pierres qui les gênent, de creuser des trous,
d’arracher les plantes et, pour couronner le tout, d’être des bagarreurs.
Un fait est certain: Les Cichlidaes possèdent de la personnalité. Si le mot intelligence devait être attribué à des
poissons c’est à leur endroit qu’il faudrait l’employer. En outre, leurs moeurs ne peuvent laisser indifférents.
Chez certains, le couple se forme librement. Ils restent ensemble, s’occupent avec dévouement de leur progéniture et
même parfois se suivent dans la mort.
Ce sont leurs moeurs qui les rendent si intéressants. Il y a même des clubs d’aquariophiles qui ne s’intéressent
exclusivement qu’à cette famille. Pour ces amateurs, les poissons tropicaux se divisent pour ainsi dire en deux
catégories: Les Cichlidaes et les autres poissons. Ces derniers ne valant pas la peine qu’on s’y intéresse.
Ceci est pour vous démontrer à quel point l’étude de cette famille est fascinante. Il y a des amateurs pour qui
seulement cette famille les intéressent, et ce, même si cela signifie que ces amateurs ne pourront pratiquement
jamais avoir un bac communautaire bien décoré à cause des travaux de terrassement auxquels se livre la majorité des
représentants de cette famille. Cela signifie également que ces amateurs ne pourront placer de petites espèces
pacifiques et colorées. Ces derniers risquant de servir de petit déjeuner aux Cichlids.
J’estime à environ 10 à 15 % des amateurs qui sont de tels puristes. La majorité des amateurs préfèrent les petits
poissons décoratifs. À part quelques espèces de Cichlidaes, la plupart sont délaissés par les amateurs ordinaires.
En effet, en plus de leurs habitudes à détruire les décors que l’amateur s’est escrimé à créer et de leur tendance
agressive, les Cichlidaes ne sont pas des poissons qui attirent l’oeil par leur beauté. En dehors de la période de
reproduction, leur coloration est généralement plutôt terne.
Vous vous demandez, peut-être, si cela vaut la peine de faire l’élevage de ces espèces ? La réponse est un oui
catégorique. La première raison est que ces poissons se vendent normalement à des prix beaucoup plus élevés que
les autres espèces de poissons. Par exemple: des Danios zébrés qui sont parmi les meilleurs vendeurs, vous rapporteront
environ $0.50 chacun chez votre animalerie, alors que les Cichlidaes vous rapporteront (selon l’espèce), entre $2.00
et $50.00 chacun.
La deuxième raison pour faire l’élevage de ces poissons est la facilité
déconcertante de leur élevage. Une fois que vous avez un couple reproducteur, vous pourrez produire au moins 100 jeunes
à chaque mois. Le taux de survie des jeunes est également très élevé, car ces derniers naissent déjà assez gros pour être
capables d’assimiler immédiatement des Artémias fraîchement éclos ou des microvers. Vous n’avez donc pas à vous tracasser
avec la préparation d’infusoires.
Vous devrez cependant gérer de près l’écoulement de vos stocks sur le marché afin de ne pas le saturer. Mis à part
certaines espèces comme les Anges (Ptérophyllum scalare) qui se vendent comme des petits pains chauds, la plupart des
autres représentants de cette famille ne trouvent preneurs que parmi une minorité des amateurs de poissons tropicaux.
Vous devrez alors espacer les pontes de votre couple reproducteur, de façon à ne pas être pris avec des poissons que vous
ne pouvez placer.
Par exemple, j’ai un couple d’Acara Bleue (Aquidens pulcher), qui pourrait facilement produire au-delà de 500 alevins
à chaque mois. Cependant, je ne peux qu’en écouler environ 100 par mois dans les 6 animaleries de ma région. J’ai donc
dû séparer mes géniteurs et les réunir seulement une fois à tous les deux mois pour ralentir leurs ardeurs. Dans le cas
de ces poissons, j’en retire $4.00 chacun, ce qui est à mon avis, très profitable.
Quelques espèces de cette famille atteignent de grandes tailles. Pour obtenir de meilleurs résultats, de grands bacs
devraient être utilisés pour leur reproduction. Le plus petit bac de reproduction ne devrait pas être inférieur à 10
gallons (40 litres) pour les espèces plus petites que 3 pouces (7.5 cm). Les espèces plus grandes seront plus à leur
aise dans des bacs plus spacieux. Lorsque vous connaîtrez le nombre de rejetons produits dans une seule ponte, vous
serez également d’accord qu’un grand bac est meilleur.
La préparation du site de ponte chez les Cichlidaes est similaire au grand ménage du printemps chez les humains. Les deux
partenaires participent activement à la préparation du site de ponte. Quel que soit l’endroit où le couple ait décidé de
déposer leurs oeufs, l’emplacement est nettoyé et poli à fond et énergiquement.
En premier lieu, ils creusent une dépression dans le sable ou le gravier. Ceci semble toujours remarquable--de voir ces
petites créatures suivre un plan déterminé, d’opérer chacune des étapes dans la bonne séquence et de préparer à l’avance
ce dont ils auront besoin plus tard. Certains, d’entre nous, auraient des leçons à tirer de ces poissons alors que,
quelques fois, nous attendons à la dernière minute avant de faire quelque chose.
Même si certains Cichlidaes sont élevés dans des bacs dénués de plantes, le substrat, qu’il soit constitué de sable ou
de gravier, est nécessaire afin de fournir les dépressions dans lesquelles seront pondus les oeufs, et où les parents
déplaceront leurs alevins à intervalles afin de les protéger des prédateurs ainsi que pour les mettre en présence
d’animalcules minuscules présents dans le substrat pour servir de nourriture aux alevins.
Certains poissons tropicaux déposent et fertilisent leurs oeufs à l’aide d’un tube ovipositeur. Les Cichlids procèdent
de cette façon. L’ovipositeur est un tube très court qui dépasse l’orifice génital de chacun des partenaires au moment
de la ponte. La présence de l’ovipositeur est le signe, sans équivoque, que les deux sexes sont prêts pour la ponte.
Cependant, le rituel nuptial peut avoir lieu avant que l’ovipositeur ne devienne visible.
En général, la ponte se déroule comme suit: Lorsque l’emplacement sélectionné pour la ponte est approuvé par les deux
partenaires, la femelle passe au-dessus du site. Ce faisant, elle touche légèrement l’emplacement avec son ovipositeur et
y dépose de un à plusieurs oeufs. Le mâle la suit et fertilise les oeufs déposés. Ce manège se répète jusqu’à ce que tous
les oeufs aient été pondus. Une ponte peut contenir de 100 à 2000 oeufs. Les oeufs auront tous été déposés les uns à
côté des autres.
Par la suite, les parents à tour de rôle ou ensemble, se maintiennent au-dessus des oeufs et battent fébrilement des
nageoires pectorales afin de créer un mouvement d’eau constant sur les oeufs. Ceci a pour effet premier d’amener de
l’eau fraîche riche en oxygène aux oeufs et a évacuer les déchets métaboliques des embryons en développement. Les parents
veillent ainsi sur leurs oeufs jusqu’à leurs éclosions. L’éclosion peut prendre de 2 à 4 jours selon la température de
l’eau. Les petits résorberont leur vésicule vitelline pendant un autre 3 jours à 1 semaine avant d’atteindre le stade de
la nage libre.
Il arrive que certains oeufs n’aient pas été fécondés. Ils moisissent et deviennent blancs. Les parents les enlèvent en
prenant bien soin de ne pas endommager les oeufs avoisinants. Ainsi, ils empêchent la moisissure de contaminer les oeufs
avoisinants. Lorsque les oeufs sont prêts à éclore, souvent les parents aideront les jeunes en les sortant de leur
coquille. Les petits sont alors placés dans une dépression dans le sol. Les parents les protègent et les nettoient en
les prenant dans leur bouche, les roulent un peu et les recrachent. Après l’éclosion, les parents transportent, quelques
fois, les jeunes dans une autre dépression.
Il va sans dire que pendant ce temps, les parents veillent jalousement sur leur progéniture. Tout intrus sera violemment
chassé du territoire. Le couple n’hésitera pas à mordre vos doigts si vous les mettez près du site de ponte.
Pour certaines espèces, il est pratiquement impossible de déterminer qui du couple est la femelle et qui est le mâle.
Ainsi, il arrive dans de rares cas, que ça puisse ressembler à un couple, mâle-femelle, mais en réalité, il peut s`agir
de deux mâles ou de deux femelles. Cela est vraiment curieux. Les deux femelles font les danses rituelles et pondent
leurs oeufs. Évidemment ces derniers n’étant pas fécondés, ils moisissent tous. Personne ne sait pourquoi cela se
produit, mais ça arrive. J’ai déjà été témoin de ce manège avec ce que je croyais être un couple d’anges
(Ptérophyllum scalare).